"Les deux sont liés intrinsèquement; c'est parce que je ne suis attaché à rien que je suis libre ! Et j'émets l'opinion qui est la mienne, sans réserve ! Toute la différence est bien là !"
A une longue tentative de dialogue, voilà ce que Grifounet (ré)pond : trois lignes !!!
Voilà de quoi nourrir un débat, stimuler un dialogue !!!
Certes, la quantité ne préjuge pas de la qualité, pas plus que la rareté du style lapidaire, mais quand même.
Je note que Grifounet assimile les liens sociaux d’appartenance volontaire à une association, un syndicat, un parti politique, une église à un "attachement". Sans doute faut-il l'entendre dans les deux sens - le fait d'être attaché, lié, emprisonné ; - l'attachement qui est un sentiment qui nous dévoue à, qui nous rend fidèle à, et qui - rompu - nous fait souffrir.
Donc Grifounet, en bon nihiliste (niant que les liens sociaux le déterminent, serait-ce dans sa dénégation d'être déterminé par eux) conçoit la liberté comme celle de l'individu abstrait de la société ; et il n'imagine pas, ensuite, que, dans des collectifs, comme les partis politiques, les syndicats, les associations, les pensées diverses ne sont pas un alignement sur une ligne dogmatique et monolithique ; il n'imagine pas qu'un collectif, fort de plusieurs pensées, n'est pas une machine à broyer de la singularité.
Mais, Climax, membre du parti X et du syndicat Y, ne se sent pas du tout gêné aux entournures par ses appartenances : ma parole est libre, ma pensée s'appuie sur des références avouées, et elle se décline aussi sans réserve, c'est-à-dire en ayant à l'esprit la conscience de ce qui peut blesser.
Tiens, au fait, l'on comprend mieux pourquoi Grifounet a répondu comme il l'a fait à c75x : son détachement est un formidable retrait sur soi-même, sans égards pour les autres ; seul existe dans ce monde autistique la pensée de Grifounet, qui malheureusement de n'être pas alimentée de celle des autres s'étiole.