Le cynisme du mot est à assumer par toi, et j'espère qu'un jour tu auras en face de toi un(e) rescapé(e) des camps, ou un(e) descendant(e) de rescapé(e) pour lui faire part que des réparations, de nos jours, sont une "extorsion".
Puisque tu sembles un fervent partisan des réparations en espèces sonnantes et trébuchantes, je propose que les victimes des purges staliniennes se tournent vers le PCF qui a soutenu les grands dirigeants de l'ex URSS, afin d'obtenir réparation.
A vot' bon coeur camarade !
Quant à moi je vais demander expressément réparation à sa gracieuse Majesté pour l'occupation illégale de ma ville en 1347.
Une des mes ultimes lectures - IKKI - que je te conseille, un livre sensible et bien documenté sur l'itinéraire d'un historien à la recherche des traces laissées par le passé stalinien en Russie. Lui n'a pas la volonté de dénier que l'histoire a déterminé bien des vies et conditionne encore le présent. Nicolas Werth (au-delà de ses options idéologiques, que marquent son travail avec François Furet) a le souci de dénombrer, de décrire, de donner du poids à toutes les initiatives -musées du Goulag, monuments commémoratifs - qui tendent à colliger les traces du passé ; et il cite, honnêtement, le grand Varlam Chalamov, emprisonné comme trotskyste (c'est l'auteur des "Récits de la Kolyma", maintenant publiés en un seul volume chez Verdier).



Couverture de l'édition en langue portugaise du livre de Léon Trotsky, "Les Procès de Moscou", qui est un démontage, fait jour après jour, immédiat, des procédés employés lors des procès de Moscou de 1936-1938 : mensonges, falsifications, tortures des témoins et des accusés, amalgame des chefs d'accusation, hystérie du procureur Vychinsky (un ancien contre-révolutionnaire lors de la Révolution d'Octobre 1917), ...
Tu n'intimideras pas le trotskyste que je suis avec le rappel du soutien du Parti communiste français aux purges massives des années trente du siècle passé, en URSS.
Les trotskystes,
outre leur chemin politique
distinct de celui des staliniens,
furent des premiers à mettre en évidence
l'ignominie des méthodes staliniennes,
et le rôle des PC stalinisés
comme instruments (ralliés à leur bourgeoisie)
pour le maintien de l'ordre capitaliste
au service de la politique étrangère
de l'URSS stalinisée
("Monsieur Staline reconnaît la légitimité
de l’effort d'armement de la France
sous le gouvernement
de Monsieur Laval", c'est la substance
du communiqué
de la rencontre Staline-Laval, en 1935,
qui marque pour la France
le tournant patriotique, militariste, colonialiste du PCF)
pendant que la "gauche" officielle
- française, espagnole, ... -
s'alliait en un Front populaire
sans limites à droite
et ne trouvait rien à redire
aux procès de Moscou,
et pendant que la droite
se félicitait que la bureaucratie stalinienne
exterminât les révolutionnaires,
dont des centaines de milliers de communistes.
Ma mémoire n'est pas à éclipses, ni partielle.