A peine avons-nous un titre, et hop, de suite la vieille rage destructrice sort son nez, sous prétexte de compassion, ou d'efficacité sociale, ou de "justice" ; et de tristesse, il n'y en a plus, il n'y a plus que ces hululements en faveur de la mort, mais pour quoi donc faire ? Pour le talion, pour faire gicler le sang.
La peine de mort est expéditive, elle tranche ; sous les ombres de cette peine-là, ce n'est pas le justice qui se rend, mais la vengeance qui s'exécute.
Alors, il suffit bien des guerres civiles où, par exemple, un roi, comme Louis XVI, qui avait appelé des armées étrangères de monarques fort avides de trucider les républicains français, se retrouve sur un échafaud, pour que nous puissions bien nous représenter ce qu'est la peine de mort : la peine de mort est une arme politique, oui, partout ; et l'utiliser dans une société, à peu près policée (les rapports sociaux se tendant à l'extrême actuellement), c'est déclarer la guerre, ni plus ni moins.
--- D'ailleurs, ce sujet est très mal parti : des victimes il n'en est plus question ; sur la base d'informations très partielles, on se précipite à une conclusion ; je me demande à quoi servent les juges, qui ont au moins - en principe - le mérite d'examiner le déroulement des faits ; non, un commentaire télévisé, repris en boucle, sans vérification, remplit son œuvre ; et l'on se retrouve à glapir "à mort !!!" ; vraiment, la télévision a un formidable pouvoir d'abrutissement, d'entraînement, de formation et de durcissement des jugements en un clin d’œil.
Et tandis que les morts sont morts, d'une manière irréversible, l'on invoque les traumatismes de ceux qui ont vu les morts, pour demander la mort du conducteur.
Et si un ébahissement, une stupeur, un sentiment d'être dépassé par l'événement était de mise ?
Moi, je me trouve abasourdi.