En réponse au message de gill92 :
La loi sur l'aide à mourir a été votée récemment à l'assemblée nationale. La loi n'est pas encore adoptée, elle doit encore passée par le sénat avant de revenir à l'assemblée nationale pour une deuxième voire une troisième lecture. En gros, les critères pour être éligible à cette loi sont:
Le patient doit être atteint d'une affection grave et incurable en "phase avancée" ou terminale
Présenter une souffrance physique ou psychologique constante réfractaire aux traitements ou insupportable
Être apte a manifester sa volonté de façon libre et éclairé.
Un droit de retrait est possible pour le professionnel de santé qui ne souhaite pas exécuter cet acte mais il est alors dans l'obligation de trouver un confrère pour respecter les volontés du patient. Ceci n'est qu'un résumé, vous pouvez avoir plus de détails ici:
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000031970253
Vous ne le savez sans doute pas mais l'église est actuellement vent debout contre cette loi. Ça rue dans les brancards chez les curés, je les ai rarement vu comme ça.
Les partis politiques n'ont pas donné de consignes de vote, laissant chaque député voter en son âme et conscience. Mais en gros, ceux qui sont opposés à la loi sont plutôt à droite ceux qui sont favorables sont plutôt à gauche.
Les personnes qui trouvent que la loi va trop loin dénoncent le fait que le terme maladie grave "en phase avancée" n'est pas suffisamment clair et peut donner lieu à des dérives. Ils déplorent aussi que le patient puisse décider seul et que son jugement peut être affecté par sa maladie justement, la famille n'a plus droit au chapitre.
Les personnes qui trouvent que la loi ne va pas assez loin déplorent que l'avis du patient soit obligatoire, s'il est dans le coma par exemple ou dans un état végétatif, la loi ne pourra pas s'appliquer. Après il existe déjà la loi Leonetti, je ne sais pas bien quand elle peut prendre le relai.
Et vous, qu'en pensez vous ? Êtes vous pour ? Contre ? Indécis ? Pensez vous qu'elle ne va pas assez loin ?
Je vais me faire l'avocat du diable et... défendre les curés qui ont bon dos, pour le coup.
Je vais commencer par une question : Une société qui n'a rien de mieux à proposer comme perspective que la mort, ne mérite-t-elle pas de disparaitre ?
Parfois j'aurai tendance à dire "oui", tant le nihilisme et cynisme, déguisés en bons sentiments dégoulinants de moraline, supplante la moindre velléité de critique.
A ce compte, les véritables curés sont les défenseurs de ce projet stupide car pendant ce temps, le droit à la dignité de la vie, au travail, au logement (autre que les cages à lapin que des architectes DPLG de mes deux ont érigé au mépris de leurs futurs habitants), l'accès à une culture désengagée ou à des études dépourvues de profs éléfіstеs - plus cons que véritablement de gauche - qui vous sortent que "la médecine n'est pas une science" (authentique... et j'ai eu droit à cette affirmation lunaire par mon prof de sociologie à l'Université de Jean Jaurès, à Toulouse, en 2024)... Pendant ce temps là donc, certains droits fondamentaux peuvent toujours rester dans leur fondement.
Le droit à mourir, tout le monde l'a déjà. Et quand on n'est pas en mesure de le faire, les soins palliatifs s'en chargent en réduisant jusqu'à la mort les affres de la maladie.
Pourquoi diantre faudrait-il désigner un exécuteur autre que soi ?
Dans les cas extrêmes, tout un tas de poisons, certains médicaments dangereux, les cordes de chanvre, etc. sont en libre achat.
Pour le reste, il me semble écœurant d'exiger de personnes sоumіsеs au serment d'Hippocrate de déroger à leurs règles.
Quand un gouvernement n'a pas d'idée, il a toujours le moyen de fédérer les idiots utiles en sortant une loi sociale de derrière les fagots.
Avant de me faire chier en Anthropologie (je pensais encore, naïvement, que j'allais apprendre des choses sur les Wendats, les Achuars ou les Hmongs) à Toulouse, où la discipline de Frazer, Eliade ou de Durkheim est rabaissée à l'étude des rodéos urbains ou du genre comme solution ultime aux névroses existentielles engendrées par le narcissisme de la société de consommation... Avant de me faire chier avec des demeurés disais-je avant de digresser, je suis passé par la case psychologie et criminologie de Lille.
Mes petits cocos, je ne vous raconte même pas le nombre de meurtres déguisés en euthanasie qui ont cours, chaque année. Je préfère vous mettre sous le nez le travaille des psychologues qui s'acharnent à redonner le goût du combat pour la vie aux cas les plus désespérés. Si je vous disais que cela marche, vous aurez certainement du mal à me croire. Mon meilleur pote se casse tous les jours le... le tгоu destiné à cet usage, à redonner de l'espoir à des enfants atteins de graves pathologies (il le fait en leur enseignant la bande dessinée). Pour chaque miraculé, il y a hélas 5 défaites en moyenne. C'est énorme et en même temps insuffisant, mais ce qu'il faut retenir c'est que les enfants ont encore en eux un feu sacré qu'il suffit, parfois, d'attiser.
Pour résumer je dirai qu'au lieu de compenser le déficit de la sécu en envoyant les inutiles se faire pendre ailleurs, il faudrait peut-être envisager, d'abord, d'accompagner les patients vers un véritable soutien psychologique. Mais en l'état la psychologie - et plus encore la psychiatrie - sont les parents pauvres de la médecine, en France.
