Le sujet concerne la dématérialisation des supports papiers et nous en arrivons à débattre de l'amitié sur le net.

Comme je l'ai dit plus haut, je continue à acheter des livres et des journaux en papier. Mais internet ne signera pas l'arrêt de mort de la presse écrite, dans la mesure où le numérique est un support d'écriture à part entière. Au milieu des monceaux d'âneries déversés sur internet par n'importe quel tâcheron désireux de donner son avis, les journaux possédant une ligne éditoriale solide, une éthique respectée, des journalistes investis et des éditorialistes sérieux devront proposer un accès à leur production écrite moyennent un financement publicitaire et/ou un droit d'accès rendu bon marché par le retranchement des coûts d'édition. La portion de la presse qui refusera de prendre le train en marche connaîtra des difficultés quasi-inextricables. De même que les journaux-papier étaient - en leur temps - une révolution, internet provoque la sienne ici et maintenant. Il demeure un outil merveilleux de communication, et une source de revenus substantiels pour ceux qui sauront s'adapter.
Quant aux relations interpersonnelles, internet est un vecteur magnifique de rencontres. Dans la vie de tous les jours, je croise très peu de personnes intéressantes au point d'entamer une relation amicale avec elle. Le net n'est pas différent. Parmi les certaines d'internautes croisés ici ou ailleurs, la plupart m'ont ennuyé, comme le quidam m'ennuie le plus souvent. Mais certains ont révélé des atomes plus que crochus, qui se sont accrochés aux miens. J'ai rencontré des garçons que j'ai aimés ; je reçois chaque jour des SMS d'anciens potes du net. Ils ont pris chair dans ma vie quotidienne, le temps souvent renouvelé d'un verre, d'une conversation, d'un repas, d'un ciné, d'une sortie, même de vacances.
En partant postulat que le net reste, par principe, un outil de destruction sociale, que tout le monde y est vil - sauf nous-même, bien-sûr - nous nous privons des avantages qu'il peut nous procurer, en ne récoltant que les inconvénients. Que ce soient les pontes de l'édition ou nous autres Tongaysiens, il incombe à chacun d'apprendre à utiliser les outils mis à sa disposition. En bien comme en mal, ces outils existent. À nous d'en tirer le meilleur, pour écarter le pire. C'est aussi un engagement personnel.