Ayant lu, aujourd'hui, quelque peu la presse, je constate que ce que l'on appelle l'"Affaire Leonarda" prête à des remarques :
- Des policiers viennent, comme au plus beau temps du régime de Vichy (oui, il faut remonter à cette époque pour avoir des précédents à ces agissements policiers) interpeller une gamine dans une école ou pendant un temps scolaire, et même le rapport de l'inspection des polices se trouve obligé de noter que ceci n'est pas très adroit (mais, pour autant, est-il bien adroit de renvoyer au Kosovo une gamine et ses parents, alors que tous les gamins sont scolarisés en France ?) ;
- L'on accuse le père de "mensonges", comme s'il avait commis un péché capital ; j'observe que ce père a menti, pour bénéficier d'un regroupement familial (ne l'eût-il pas fait qu'on l'aurait accusé, par ici, d'avoir abandonné une partie de sa famille) ;
- Il monte, et l'expression de ce forum en est un symptôme, un désir d'homme fort en France ; le président serait top mou ; il se laisserait dicter des conditions par une gamine ; le désir d'homme fort, agglomérant la nation, et lui donnant la fierté nationaliste, et cette suffisance grégaire du quant-à-soi et de l'entre-nous, est une caractéristique historique des années trente du siècle passé ; toutes les identifications à un homme fort et d'ordre ont mené des nations - l'Allemagne, l'Italie, la France - à des régimes politiques barbares, écrasant les libertés publiques et collectives, écrasant le mouvement syndical et interdisant les partis, ouvrant des camps de concentration ou des lieux de relégation, et promouvant des guerres sans fin au bénéfice de leurs impérialismes particuliers.
Alors, méfіопs-nous de ce désir d'un homme "fort".
Quant à Monsieur Valls, ministre de l'Intérieur, qui aspire à incarner un homme "droit dans ses bottes" (selon l'expression militaire consacrée), il faut bien avouer que je ne vois pas trop en quoi il est socialiste.
Au fil de ses contributions, ce topique s'est révélé ce qu'il est : une remise en cause des droits des immigrés ; une vue comptant l'immigration comme un déficit (l'on ne fait jamais, dans une certaine partie du spectre politique, le compte de ce qu'a coûté la colonisation en termes d'exploitation, d'étouffement des développements, et de persistance sous forme de néo-colonialisme, tel - par exemple - l'accord bilatéral Tunisie-Union européenne) ; et une belle occasion de tout mélanger, pour taper sur les immigrés.